AFRIQUE

L'ancienne ville du désert de Chinguetti, en Mauritanie, à l'ouest du Sahara, a peu changé depuis sa fondation il y a plus de douze siècles. 

Les maisons sont toujours construites en pierre sèche rougeâtre et en boue, avec des toits plats faits de panneaux de bois de palmiers. 

Les murs de pierre sont percés de minuscules fenêtres et de portes taillées à la main découpées dans des acacias massifs anciens, qui ont longtemps disparu des environs.

Beaucoup de ces maisons sont maintenant en ruines, abandonnées par leurs propriétaires pour échapper au sable envahissant du vaste Sahara. Jadis une métropole prospère de 200 000 habitants, Chinguetti ne compte plus que quelques milliers d'habitants. 

Alors que la ville disparaît lentement sous le sable, certaines des dernières familles restantes s'accrochent désespérément à leur précieux trésor - l'une des plus belles collections de manuscrits islamiques anciens.

Crédit photo: Michał Huniewicz

Situé au carrefour de plusieurs routes commerciales à travers le Sahara, Chinguetti devint un important centre commercial au 11ème siècle. 

Les caravanes du désert utiliseraient la ville comme une oasis, s'arrêtant pour vendre leurs marchandises et laisser reposer les milliers de chameaux. Plus tard, il est devenu un lieu de rassemblement pour les pèlerins se rendant à La Mecque. 

Comme des milliers d'hommes savants passaient par cet endroit, l'échange d'idées religieuses et scientifiques a eu lieu et la réputation de la petite ville a prospéré. Ce qui était autrefois une escale est rapidement devenu une destination à part entière.

 Pendant des siècles, des gens de toute l'Afrique de l'Ouest se sont rendus à Chinguetti pour étudier la religion ainsi que le droit, l'astronomie, les mathématiques et la médecine.

Il y a un demi-siècle, on disait qu'il y avait 30 bibliothèques avec d'anciens volumes reliés par des chefs et des milliers de manuscrits. Maintenant seulement cinq survivent. 

Ces bibliothèques privées sont surveillées par les mêmes familles qui transmettent leurs trésors littéraires depuis des générations. Allongés dans des étagères ouvertes dans le climat désertique, ces objets précieux s'effritent lentement en poussière.

Le gouvernement mauritanien a tenté d'acquérir ces manuscrits délicats auprès de leurs gardiens afin qu'ils puissent être préservés, mais les familles refusent de se séparer de leur héritage. C'est un honneur de les garder.

"Voulez-vous vous séparer de votre main ou de votre pied, c'est une partie de nous", dit Seif Islam, le directeur de l'école secondaire locale, qui a 700 volumes poussiéreux dans sa collection.

Ces bibliothécaires, cependant, montreront avec empressement leur collection à n'importe quel touriste assez curieux pour les voir. 

On estime qu'il y a 33 000 textes anciens dans le pays, mais seulement quelques milliers ont été correctement nettoyés et archivés au Musée national.

Crédit photo: Michał Huniewicz

Crédit photo: Michał Huniewicz

Crédit photo: Michał Huniewicz

Crédit photo: Michał Huniewicz

Crédit photo: Christophe André / Flickr

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Un ancien Coran. Crédit photo: Ammar Hassan / Flickr

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Un Coran de mille ans. Crédit photo: Paul Williams

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